À ma mère.
I.
Cernes blancs
s’éploient
dans le creux de la page
au rythme de mon cœur
serré
instinctif et négligeant
de la durée, s’épuisant jusqu’à
l’épuisement
dans l’épuisement
de la douleur
l’aube,
Ne sait encore où elle va, ni même
ce qu’elle découvre, ce qu’elle dévoile
si grande est à ce point précis
l’incertitude
la douleur est le seul signe
qui subsiste, il n’y a pas eu
d’effacement
II.
Les larmes coulent
de sang
(morte)
se défont
et les abîmes ensanglantés, l’épuisement de la douceur
les yeux fermés ou à demi
Cœur maquillé, tu pleures dans l’enfantement de la nuit propice
Il n’y a plus loin
plus si longtemps, je pense
à attendre, l’aube
aux cernes blancs
Mais ce qui subsiste
viendra-t-il seulement ?
III.
La mémoire de ce qui fut ressenti, juste avant la mort, se superpose à la plus
grande douleur ressentie auparavant,
peut-être est-ce le chemin qui me mène jusqu’à
toi qui vas mourir
maintenant l’AUBE blanche, livide, horizon de suture,
espace paradoxal et encore douloureux de
l’accomplissement
déjà venu et à venir.