Louis-Marie Roussiès
EXIL
Égarement des corps
loin
Des repères familiers
Évidement des sens
proches
Des gros nuages noirs
Frustration des amours
égarés
Des parfums envoûtants
Désespoir infini
absent
De tout nouveau printemps
Mais, peut-être aussi,
porte ouverte
Sur le champ coloré
d'une nouvelle destinée...
Solstice d'hiver
Nuit la plus
longue de l'hiver
Recroquevillée
dans le froid
Confiante dans
l'univers
Tu te reposes un
peu sur moi.
On peut te
prendre et te garder.
Que deviennent
les pensées amères
Pour qui t'invite
sous son toit
Elles vont , viennent,
désespèrent
La paix, le
calme, règnent chez toi.
On peut te prendre et te garder.
Matin d'hiver
Le ciel s'est légèrement coloré.
Une lumière de souffre se pose
Sur les arbres dépouillés.
L'herbe blanchie par la rosée
S'étend autour de moi.
Le froid saisit les hommes
mais
l'espoir coule dans le matin d'hiver.
Soir d'hiver
Les nuages
laissent filtrer
des couleurs bleutées et orangées
sur
la mer puissante.
Une odeur humide
s'attache aux
senteurs délectables
s'exhalant des pins et des chênes verts.
Un sang plus rouge coule et réchauffe.
Il faut, ici, chanter, rire et aimer.
Doucement...
le sombre manteau froid
pénètre sur la terre.
L'arbre coupé disparaît sur l'herbe.
Le vieillard est délaissé derrière les volets clos,
la rue déserte isole les jardins humides.
La mer s'est fondue avec le noir du ciel,
la nuit m'entoure.
Au loin un phare
scintille.
ARBRE
Arbre,
Ligne,
du murmure
à l'évasion,
Trait,
à travers
l'air invisible.
Doigt,
pointé
vers l'étoile.
Geste,
invitant
à la mélancolie.
Présence
sereine
de l'univers familier.
BORD DE MER
Etonne-moi,
Un murmure
Accompagne
La vague.
Etonne-moi,
Les couleurs
Se composent
Avec celles
Du ciel,
Etonne-moi,
Le sable,
Les algues,
Les pierres blanches,
Ornent la plage.
Etonne-moi,
Un grand espace
Rempli de lumière
Nous aspire
Nous grandit.
UN PARFUM RÈGNE ICI.
Secret du monde
Nous comprendrons un jour,
sous d'autres versants,
ce que signifie
l'eau qui s'étale sous les couleurs d'azur
vers l'horizon marqué par une ligne courbe
la crainte de l'enfant touchant sa première vague
sous l'oeil de sa mère, discrète et attentive
le sable doré saisissant nos empreintes
que la prochaine marée viendra vite effacer
l'odeur du lilas, le papillon superbe
la terre labourée, l'arbre orné de feuilles
la haine et l'amour animant notre monde
au coeur de notre vie et des événements
la peine et la souffrance au creux de nos consciences
cachés souvent sous les regards épais
la joie qui nous inonde, le plaisir d'aimer
la lumière de tes yeux sur ton front apaisé
quelques traits légers traversant le silence
que le bruit de l'eau vient, seul, abreuver
Syllabes
Paroles emportées dans l'espace
Au-dessus des arbres, dans le vent.
Syllabes errantes mêlées aux pierres,
A la valse des feuilles.
Lumières des mots
Qui font naître un poème.
Feuillage sonore venu se poser
Sous l'arbre calme.
FLEUR DU MATIN
Fleur du matin
Un jour d'été
Fraîche et ouverte
Sur la tige verte
Vivante et belle
Sur l'herbe sèche
Odorante et discrète
Près de l'arbre altier
Le vent léger la fait bouger
Il nous suffit de regarder