Georges Guillain

 

 

 

 

 

 

 

FACE

 

30 décembre 2003

 

irréversiblement

au bout

 

de cette année

tellement courte d’oxygène

 

pour beaucoup

 

qu’ils préféreraient revenir d’une villégiature

même de 437 jours

à bord d’une station Mir

 

tu t’efforces comme un poète au bord

de la mer noire

à te regarder comme un autre

 

exilé bousculé

de voir se perdre parmi les mouettes les figures

 

d’amour

de science et de paix

 

un peu moins triste bêtement

de marcher comme aujourd’hui au ralenti

sur des marges

 

imaginant qu’elles pourraient revenir

 

comme ça

d’un seul geste ébauché

 

leur souffle

 

escaladant

partout sur la terre

 

la grande arche

vide

 

des poumons

 

                                   G. Guillain