Jean-Paul
Gavard-Perret
Jean-Paul Gavard-Perret est l'auteur d'une vingtaine de livres. Textes brefs, essais sur la peinture et sur la littérature contemporaine et taches d'encres.
Parmi ses derniers livres "Trois faces du nom" à L'harmattan et " Beckett ou la disparition des images " aux éditions Minard
AU MIROIR DES RESSEMBLANCES
I
Devenue approche
L'été maintenant.
Compression
Déploiement
Que rien ne recouvre
Si ce n'est en un point la pellicule transparente
(Comme vers l'orée
Quand la descente échappe)
II
Nommer n'est plus qu'un pur sillage.
De lèvres le désert dénoué
Au bord du langage
Toujours le cri remue
Où l'image se défait.
Ce parfum ouvert
Que la langue frôle.
III
Voir encore
L'aveu échappe
Tournoyer d'un seul coup
La chute interminable
Un lieu que les mots ne peuvent plus cacher.
IV
Comme saisie
La lumière jette le drap
Près des mûriers
Tant d'aubes
Tant de crépuscules.
Les linges ouverts effacent l'horizon
Et la peur.
V
Plonger encore où l'énigme est aveugle.
Voir encore
Et entendre
Tournoyer
- Que la chute ne vienne rien cacher.
Appel.
VI
Au bord du langage
D'une bouche lumière
Ils vivent
Se donnent les preuves
(Le désir sans effacer - nudité si rapide).
VII
Toujours un geste.
Et tomber
Se répète à la nuit.
(Ravin dans chaque souffle)
A pic
Les mêmes mots dévorés par l’aveu.
VIII
Inavouable étude.
(Muets s’est approché des dunes).
Seins et faille
Regard.
Immense comme une première fois
Comme une fuite.
Soudain sans traces.
Soudain.
IX
L'air éraflé dévale enfin.
C'est un rosier.
Le présent, le présent
L'éboulis de la langue
Soulève la distance.
X
Vous m'entendez?