Catherine
Delamaire
Ne plus chercher
Je ne sais
Lointaine déjà
La fougue haleine
Tu es là pourtant
Et le reste
Futile
Et toi
Gigantesque
Pleure une passive
Au dessous
Assise
Par débris
D'envols tués
▼
Alors
naissent les premiers points
Courbés par des voluptés d'encre fertile
Grosses de creux
et vides
Autant accrocher un noyé
Volant l'oubli
Dans l'ombre
Écoute
Les gestes des bouches
Signes baveux, sots
dans leur hauteur
brisée face
à l'humble idée
Qui se tait
devant eux
▼
Dans
l'espace
qui se perd
ainsi
L'équilibre
dif-
fus
dans sa violence
Est simple énigme essoufflée
S'agit-il de l'asseoir?
La
salle est
Tour à tour mauve et muette
Plus tard criarde d'éclairs ou
Ricanant sans fin...
Seuls restent ces yeux
Éteints dans le néant d'un
Son sans voix
Silence à haute tension
Peut-être mouches dansantes
Se mêle le craquement des os maigres
Trop
Qu'ils se brisent sur l'écran.
▼
Elle
surgit
Figés les traits s'allument
Et s'envolent tout au fond
Remontent, repassent
Ressassent la sourde légèreté
Déjà lointaine
et perlée d'images
Dans
ce monde qui semble s'affaisser
Avec qui l'espoir silencieusement s'endort,
Elles cherchent en vain les tendres pistes
De leur danse, de leur course effrénées
"Plus de blond
Plus de blé
Plus d'Or!"
Elles restent seules, perdues, désespérées
Au fond de cet abîme, malade et abîmé…
Oh! Quel mauvais songe ce rêve
Tes cheveux
Tes chers cheveux d'ange
Tu les avais coupés!
▼
La
crainte souffle, telle un vent changeant
Brise fétide roule sur mes jours,
Brume tentaculaire, sombre couvercle
D'un bonheur malheureux.
Et, s'alliant aux instants profonds des souvenirs,
Méandres d'amours libres et soumises
À ses bras : drogue verte, paix charnelle
Et brûlante harmonie s'évaporent et s'enfuient
Loin d'une vie de chimères
À jamais étouffées