Toi qui viens de la mer
Emmanuel
Hiriart
Edition
Editinter
65frs
Ce recueil divisé en trois parties principales : Océanes, Petites pommes, Baratz, ne peut au
premier abord séduire :d’abord des mots communs, pire des contes, des comptines, des dits
d’enfants; rien n’accroche dans la poésie d'Emmanuel Hiriart: elle est sans aspérité, sans
grandiloquence. Est ce un livre pour enfants ?
Mais, aux références du poète (Michelet, Voltaire, Lavaur) s’ajoutent les citations de Pierre de
Lancre tirées de son ouvrage “Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons “.
S’agit-il d’un traité de démonologie ? Tout le charme du poète réside en ceci: savoir s’arrêter au
seuil de la révélation, préserver cette part de mystère
indispensable aux poèmes : ”Il y avait ce
miaulement trouble des gréements / et l’étrange
harmonie. des choses dissemblables .”
Entre le chant brisé de l’océan et la connivence familière
de la mort : ”Tous les hivers au solstice
on tue la mort / on l’égorge elle crie on la mange au soleil ”, Emmanuel Hiriart nous guide dans
son Baratz, son cromlech, ce bric-à-brac où se côtoient les sorcières, la Vierge des enfants tristes,
le feu noir des étoiles et les fougères rouges.
Entre innocence et émerveillement, Emmanuel Hiriart (à la voix brisée, au chant voilé) traque la
beauté, à l’ombre des métamorphoses car “ La nuit
l’océan chante / avec les filles du feu / pour
les ajoncs en rut. ”
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