Terre à ciels
Cécile Guivarch
Éditions Les Carnets du Dessert de Lune
Dépôt légal D/2006/7094/2
Si c’est bien un fleuve qui baigne les pages de Terre à ciels, cet ensemble d’une vingtaine de poèmes fait aussi référence aux éléments de la nature comme les feuilles, les arbres, l’herbe ou le vent. Entre le ciel, ses couleurs qui ouvrent des horizons d’écritures au poète, et la terre – celle qui borde le fleuve – demeurent les hommes. Ils ne sont pour Cécile Guivarch qu’un grain de sable parmi tous les éléments immémoriaux que la nature recèle.
Pour ce premier livret que nous donne l’auteur nous découvrons une
écriture de l’ellipse et de l’effacement. Une écriture sensible où le poète
observe et interroge les paysages du fleuve en tentant d’y déceler des lieux
possibles à sa propre présence. Mais dans ces paysages, ces tableaux, ces
instantanés saisis, le poète marque parfois, par certains vers, comme une
impossibilité à s’y inscrire : - j’y renonce presque - ; toi / tu
cherche l’ombre ; - tu vis à distance - ; le ciel étouffe / tout
s’efface ; tu existe au bord / sur le côté / en deçà / jamais parmi.
Trop près du désir parfois, la voix renonce. Mais ce n’est que pour mieux revenir à cette couleur du fleuve, à son tumulte interminable, à cette union des matières, l’air du ciel, la terre et l’eau qui fondent toutes vies.
hm