Algues rouges suivi de Trompettes Angéliques

Théo Crassas 

Editions Clapas 

Aguessac - 95 pages                                                                                                 

 

Etre poète revient à agir "en connaissance de cause" c'est-à-dire et - paradoxalement sans doute - presque inconsciemment se forger au fil du temps un langage qui dans le plain-chant, dans l'exubérance permet d'ouvrir un peu la lucarne de l'être, du monde ou du réel pour donner à voir d'autres possibilités dans le rouge ou dans le vert. Mais seul en poésie le langage pourra offrir cette possibilité, cette évidence si le poète est suffisamment libre et besogneux  afin d’"user" sa liberté aux contreforts du langage - pour faire la part du feu et trouver la voie à une apparition qui certes n'a jamais valeur d'exorcisme (au moins pour lui-même) mais qui font que les choses  bougent un peu. C'est ce qui se passe avec Théo Crassas, sa poésie par le pure lyrisme proclame l'autonomie  de l'émotion et de la lumière qui peut parfois nous habiter. C'est là affirmer une contribution aussi spécifique, irréductible que momentanée à la réalité. A ce titre la poésie  de Crassas est bien ce qu'en a dit Claudel sur lequel on a trop vite fait l'impasse une "co-naissance" qui peut faire le lit non à l'image mais à une forme de littéralité.

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