Le Passager des peurs anciennes

Elianne Biedermann

Éditions Caractères - Paris –

52 pages ­                                                                   

 

 

Le Passager a besoin de l'autre, il est à sa recherche, ne s'adresse qu'à lui - sans dire qui. Alors pour l'atteindre il faut d'abord ne plus pouvoir parler, bégayer dans l'idiome  à la recherche du nom pour autoriser - mais sans aucune garantie - le rapport à l'autre quel qu'elle(il) soit (ou qui soit-elle(il)).

Le poème est donc chez Elianne Bierdermann au fort de lui-même lorsqu'il est au bord de lui-même, près du silence. Le poème reste aussi  la question du sortir de soi, de l'advenir de l'autre sans que cette double question ne soit jamais résolue. A ce titre le poème est l'aléatoire par excellence et c'est sa seule justification. Sans oublier qu’il n'est enfin avant tout que la recherche non des mots mais des noms. Et que son problème - pour créer un sens - reste sa place dans la langue, cette langue qui à travers la mort vient sur nous mais que l'on doit sans cesse transcender.  

Evénement sans réponse quelque chose nous dit que c'est pourtant par la poésie que surgit la sortie de soi si par elle on trouve un jour le mot le plus difficile, le plus exigeant et qui échappe. Le mot impossible à dire et qui, pourtant, une fois lâché et (nous) faisant signe libérerait de tout pathos et de tout fantasme de Rédemption

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