Orchestral  Eblouissement Stellaire

Claude Aslan                   

(Composantes pour une poétique 1998-1999)

Chez L’auteur                                                                                                                            

                                                                              

Inlassablement, texte après texte, Claude Aslan crée un univers bien à lui à la façon d’un peintre qui invente son propre espace ( Je pense aux Nabis, à Henri Matisse, à  Pierre Bonnard...) On y pénètre à la faveur d’un ou deux plans-séquences qui nous amènent au cœur de la scène où évoluent des personnages qui nous sont tout de suite familiers.

Mais l’auteur ne se borne pas à recomposer l’environnement spatial de ses créatures. Il les entoure d’objets, il fait renaître le toucher et le chatoiement des étoffes, les tons et l’âme des meubles, les coloris fanés des souvenirs “Les Sons et les parfums tournent dans l’air du soir”,  ai-je envie de dire. On saisit d’emblée l’atmosphère des lieux et de la situation. On palpe, on ressent, on vibre, touché à la fois par les impressions et la vive émotion qui se dégagent du texte.

Claude Aslan avait donné certains de ces textes, pour le tome 2 de Soif de Mots, en avant première, si j’ose dire. Cette fois, on est heureux de les situer dans leur ensemble. Pour ma part,  j‘ai particulièrement apprécié le poème où il se remémore sa sœur dans son enfance. Et celui consacré aux armoires. On songe, bien sûr au Buffet de Rimbaud, mais le tableau ici est tout autre : il est fait de sensations, de touches précises, de détails infimes mais d’une grande justesse qui nous font revivre le temps de ces armoires et nous plongent au cœur de l’époque où la vie était là, présente, ordonnancée autour de ces meubles.

Claude Aslan est un peintre doublé d’un cinéaste qui s’exprime par les mots. C’est dire que les mots sont pour lui la palette et l’image.     

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